Personnages célèbres

Thérèse de Lisieux

ThereseLisieux

1837-1838

Depuis le 15 août 1835, deux jeunes filles, les demoiselles Gosselin, et leur conseiller, M. l’abbé Sauvage, vont de pèlerinage en pèlerinage solliciter Notre-Dame de favoriser leur projet de fonder un Carmel à Lisieux. Aucune des nombreuses démarches entreprises n’a encore abouti après dix-huit mois. Le 13 janvier 1837, tous les trois viennent à Honfleur présenter à Notre-Dame de Grâce les dernières lettres qu’elles vont envoyer. Le Carmel de Poitiers envoie aussitôt son acceptation : dès avril, les deux jeunes filles commencent leur noviciat et le monastère de Lisieux, consacré à la Vierge Pleine de Grâce (Immaculée-Conception) ouvrira ses portes le 15 mars 1838.

1887-1888

C’est dans ce Carmel que, cinquante ans plus tard, Thérèse Martin, âgée de 14 ans, désire devenir religieuse dès ses quinze ans et trois mois, comme elle l’a révélé à son père à la Pentecôte 1S87. Mais aucune des autorités responsables ne consent à l’y accepter si jeune. En juillet 1887, Thérèse, accompagnée de son père et de ses deux dernières sœurs encore dans le monde, Léonie et Céline, vient demander à Notre-Dame de Grâce que le Pape accepte d’intervenir près des autorités responsables et lui permette ainsi de réaliser son projet. Tout se passe comme elle le souhaite: elle entrera au Carmel de Lisieux le 9 avril 1888 ; elle a quinze ans et trois mois.

 

Saint Louis Martin  

1823-1894

Saint Louis Martin fit, sans doute, plusieurs passages dans notre ville.

Nous pouvons particulièrement en noter deux :

  • Attiré par l’Exposition maritime internationale du Havre qui se tient en cette ville du 7 Mai au 17 Septembre 1887, Saint Louis Martin y emmène ses trois filles en Juin. Avant de prendre le bateau, il s’arrête à la chapelle Notre dame de Grâce.

  • 31 octobre 1888, le Père Pichon, ami de la famille devant prendre le paquebot pour le Canada, Saint Louis Martin veut le saluer avant son départ du Havre. Il passe par Honfleur où il connaît une grave crise dans sa maladie (artériosclérose cérébrale).

Céline écrit le même jour à ses sœurs carmélites : « Papa très malade. Non, point de paroles, point d’expressions pour redire nos angoisses et nos déchirements (…). Ô que papa me fait pitié ! Je crois qu’il souffre beaucoup. Sa pauvre figure est aujourd’hui d’une pâleur mortelle »

Nous n’avons pas de détails cliniques sur cette crise mais, visiblement, Céline ne peut plus communiquer avec son père.

Angoissée, elle écrit encore à ses sœurs : «  Chères petites sœurs, ma souffrance était si aigue, que me promenant sur le bord du quai (près de Ste Catherine), je regardais avec envie la profondeur de l’eau. Ah, si je n’avais pas la foi, je serais capable de tout ! »

Photo : Saint Louis Martin
Copyright : ©Sanctuaire de Lisieux

 

Saint-Jean-Paul II

 

© Cliché Jacqueline Colliex

 

Notre paroisse a un lien particulier avec Saint-Jean-Paul II. En effet, le 2 juin 1980, au terme de sa première visite en France et après un pèlerinage à Lisieux où des foules vinrent prier avec lui la Petite Thérèse, le Saint-Pape s’envola de l’aéroport de Saint-Gatien des Bois vers Rome.

A cette occasion il prononça un discours  d’au revoir à la France connu sous le nom d'«allocution de Saint-Gatien».

A l‘aérodrome de Saint-Gatien, les cardinaux Etchegaray et Marty, Mgr Jean Badré, évêque de Bayeux-Lisieux, M. Raymond Barre, premier ministre, accompagnent le Pape pour lui dire adieu au nom de la France et des Catholiques de France.

Allocution de Sa Sainteté Jean-Paul II :

                                                               Le don d’une communion plus forte.

Monsieur le Premier ministre,

Le moment est venu, déjà, de quitter la France, au terme d’une visite qui restera pour moi inoubliable, à tout point de vue. Je ne sais quel souvenir sera le plus marquant.  Chaque cérémonie, chaque rencontre portait son caractère propre et fut chargée d’intensité, dans les cercles les plus restreints comme dans la chaleur des foules. Peut-être  est-ce finalement le sentiment d’avoir pu rejoindre l’âme de la France et du peuple français que j’emporterai avec moi tel un bien particulièrement précieux.

Ce fut un accueil tout à fait exceptionnel, digne de l’hospitalité de la France. Je veux ici, une dernière fois, exprimer ma gratitude aux hommes et aux femmes de ce pays, aux familles, aux travailleurs, aux jeunes, à tous sans aucune exception, et je le fais du fond du cœur. Je remercie à un titre spécial les autorités civiles qui ont collaboré avec tant de bienveillance à la réalisation du programme et d’abord Son Excellence Monsieur Le Président de la République et l’ensemble du Gouvernement.

A mes frères et fils de l’Eglise Catholique, évêques, prêtres, religieux, religieuses, laïcs, je laisse en les quittant le don qui nous a été fait d’une communion plus forte, au service de notre mission d’annoncer l’Evangile. Cette mission, nous allons la reprendre avec une énergie nouvelle, à la mesure de l’ampleur de la tâche. Dieu soit loué de nous permettre de lui rendre ainsi témoignage !

Adieu, cher peuple de France, ou plutôt au revoir. Je t’offre mes souhaits les plus fervents et je te bénis au nom du Seigneur.

Jean-Paul II

 

A l’occasion de ce départ de Saint-Gatien, toute la population du village avait été conviée à l’aéroport. Parmi les centaines de personnes présentes, l’Abbé Jean Hardy, curé de la paroisse.

Il fit signer au Pape les registres de Catholicité de la paroisse. 

 

Pierre Berthelot - Bienheureux Denys de la Nativité

1600-1638

 

Pierre Berthelot, né à Honfleur le 12 décembre 1600 dans le faubourg Sainte-Catherine place Hamelin (autrefois nommée place de la Fontaine Bouillante), fut baptisé à l'église Sainte-Catherine.

Pierre s'embarqua pour la première fois à l'âge de douze ans sur le bateau de son père "l'Aigle" qui faisait la campagne de pêche à Terre-Neuve.

En 1619, il obtint son brevet de pilote.

Cette année-là, comme son père ne naviguait plus, il s'engagea sur l'Espérance, l'un des trois navires d'une petite flotte de 273 hommes, pour une expédition aux Indes (pays des Épices).

Le 25 septembre 1619 il quitta pour la dernière fois Honfleur.

À Malacca, il se mît au service des portugais. On lui confia d'abord la tâche d'étudier les îles de Sumatra et de Java et d'en dresser des cartes. Il le fit avec talent.

Venant d'apprendre que la ville de Malacca était à nouveau assiégée par le roi d'Achem, l'officier général confia à Pierre la direction d'une flotte de 28 navires. Estimant que le succès de cette brillante campagne était dû à la parfaite connaissance que possédait Pierre de la carte marine, le nouveau gouverneur général, le comte de Linhares, lui conféra le titre de pilote major et cosmographe royal. Pierre exerça cette tâche pendant 6 ans, au cours desquelles il dût préparer de nombreuses expéditions et souvent y participer.

Alors que l'on aurait pu le croire absorbé par ses obligations d'état, il était intérieurement travaillé par la Grâce. Et c'est ainsi que malgré le mécontentement du vice-roi portugais, Pierre Berthelot entra au couvent des Carmes Déchaussés où il prit le nom de Frère Denys de la Nativité. Il fut ordonné prêtre le 24 août 1638.

Martyrisé à Achem le 29 novembre 1638 avec ses compagnons, il fut déclaré Bienheureux le 10 juin 1900 par le pape Léon XIII.

Dans Honfleur et sa région, de nombreux souvenirs de Pierre Berthelot peuvent être retrouvés, notamment :

  • Dans l'église de Genneville, sur un vitrail, le Bienheureux y est représenté en habit de Carme
  • Dans l'église Sainte Catherine, un tableau représente le martyre du Bienheureux et de ses compagnons à Achem
  • Dans la chapelle de Notre-Dame de Grâce, un tableau, ex-voto de 1953, représente le Père Denys de la Nativité. Une cloche lui a été dédiée.

 

Pierre Berthelot : carme et cosmographe

  • La statue de Pierre Berthelot se trouve dans l'église Sainte-Catherine.
    La statue de Pierre Berthelot se trouve dans l'église Sainte-Catherine. | Explorateurs honfleurais.
  • Ce 4e épisode retrace l'histoire d'un marin qui navigua au service du Portugal avant de devenir moine.

Pierre Berthelot est né à Honfleur en 1600. Proche de Dupont-Gravé (un des premiers colons du Canada), il navigue dès le plus jeune âge avec son père et ses oncles. Il n'a pas 20 ans quand il obtient son brevet de pilote et qu'il embarque sur L'Espérance, le 2 octobre 1619, à destination des Indes. Il ne reviendra jamais dans sa ville natale.

« En abordant à la côte occidentale de Sumatra, le navire subit la chasse des vaisseaux hollandais qui ne tolèrent aucune concurrence dans ce secteur », rapporte l'historien Charles Bréard, dans son ouvrage sur Pierre Berthelot. Le Honfleurais se réfugie à Bantam, un comptoir tenu par des Malouins, et finit par rejoindre Malacca en 1626, où il est accueilli par le capitaine général Antoine Pinto de Fonseca.

Un destin proche de celui de Magellan

Après plusieurs combats navals au service des Portuguais, durant lesquels il se distingue par sa bravoure et sa science du pilotage, il est anobli et nommé premier pilote cosmographe royal par le vice-roi des Indes, D. Miguel de Noronha, comte de Linhares. « La fortune le comble lorsqu'il embrasse la vie monastique. Le 24 décembre 1634, il revêt l'habit du Carmel. »

Il reste toutefois au service du Portugal et conduit une ambassade à Achem. Comme Magellan, il est massacré par les autochtones de l'archipel. « Le roi de ce pays, cédant bientôt aux conseils perfides des Hollandais, fit jeter en prison l'ambassade qui fut massacrée le 27 novembre 1638. Pierre Berthelot, ayant obtenu la faveur d'être mis à mort à la fin, assista ses compagnons jusqu'au dernier soupir. »

Le père Denis de la Nativité a été béatifié le 10 juin 1900 par le pape Léon XIII.

 

Monseigneur Pierre Fallaize

 

Copyright "Archives du Carmel de Lisieux"

Pierre Fallaize est né le 25 mai 1887 à Gonneville-sur-Honfleur, orphelin de père et de mère. A douze ans, Il entre au petit séminaire de Lisieux et y fait ses études qu’il poursuit à Sommervieu.

Après son service militaire, il suit les pas de son compatriote, Mgr Arsène TURQUETIL, évêque missionnaire légendaire des glaces polaires. Il demande son admission dans la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée et, sans même attendre la réponse, il se présente au Bestin (Belgique), pour commencer son noviciat, le 8 décembre 1906.

Il fait sa première oblation, le 25 décembre 1907 et est ordonné prêtre en 1912, à Liège. Après sept années de solides études, il est affecté aux missions du Grand Nord en 1913 et confie sa mission parmi les Inuits, à sa compatriote, Soeur Thérèse de l’Enfant-Jésus, dont il obtient des grâces signalées.

Le 13 septembre 1931, à 44 ans, il est nommé coadjuteur du Vicaire Apostolique du Mackenzie. Il fondra à l’embouchure de la Coppermine-River une nouvelle mission.

Huit ans plus tard, à cause d’une cécité quasi-totale acceptée avec une patience héroïque, il est amené à présenter sa démission. Les Inuits ou esquimaux l’ont appelé «Inúk Ilaranaikor" (l’homme qui ne se fâche jamais).

Contraint de revenir en France à cause de sa mauvaise vue, il se fixe à Lisieux. Il sera pendant de nombreuses années le confesseur assidu des Carmélites et des nombreux pèlerins qui passaient à Lisieux. Le Carmel et la basilique de sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, sa compatriote, grande amie et patronne, seront ses nouveaux terrains de mission.

Dans sa vieillesse, il se laisse séduire par la nostalgie missionnaire et décide de repartir au Pôle Nord, où il rendra son âme à Dieu, trois ans plus tard, à Fort Smith, le 10 août 1964.

 

Monseigneur Désiré Michel Vesque

Mgr Vesque

Sur le  bas côté gauche de l'église Sainte-Catherine, une humble gravure représente le portrait d'un évêque, enfant de Honfleur. Juste à côté, la plaque de marbre de 1917 fait mémoire de lui et nous explique qui il est : Mgr Désiré Michel VESQUE est né à Honfleur le 29 novembre 1817 au numéro 27 de la rue du puits et baptisé le même jour à Sainte-Catherine.

Aîné d'une grande famille, le jeune garçon obtient de ses parents d'entrer au petit séminaire de Lisieux où il allie à la fois les réussites scolaires et l'estime de ses camarades. En formation ensuite au séminaire de Bayeux, la confiance que lui accordent ses supérieurs est telle qu'on lui confie en l'absence de professeur les cours de mathématiques.


Ordonné en 1840, il est nommé vicaire de Sainte-Catherine et consacre à son quartier natal les premières ardeur de son zèle sacerdotal.


Mais il le sait, sa vocation est ailleurs. En effet depuis plusieurs années, l'appel du Seigneur à devenir missionnaire a retenti en lui. Après une tentative avortée chez les Missions Étrangères de Paris, c'est chez les Missionnaires de la Délivrande (situés à Douvres la Délivrande près de Caen) qu'il entre en 1848.

Parlant couramment l'anglais, il est nommé naturellement chapelain des Sœurs de la Vierge Fidèle dirigeant l'orphelinat de Norwood en Angleterre. Celui qu'on appelle désormais le "Bon Père" se dévoue sans relâche à sa tâche, multipliant instructions et fêtes religieuses et n'hésitant pas à aller quêter de maison en maison pour les orphelines.

C'est là, en 1856 qu'il est appelé à devenir évêque de Roseau, capitale de l'île de la Dominique dans l'archipel des Caraïbes. Avant son départ, il passe à Honfleur pour un adieu sans retour à sa famille. Le 25 novembre, il célèbre sa dernière messe à Sainte-Catherine entouré d'une foule bouleversée de voir ce jeune évêque entièrement donné à sa mission au point de tout quitter pour vivre à l'autre bout du monde.

Après une traversée périlleuse, le voici dans son nouveau diocèse où tout est à construire que ce soit au niveau matériel ou spirituel. Malgré les chaleurs suffocantes difficilement supportables pour le normand qu'il est, en quelques semaines seulement le nouvel évêque conquiert les cœurs par son humilité et son dévouement. Il se fait tout à tous, ne ménageant ni sa peine ni sa santé. 

Épuisé, il meurt "en odeur de sainteté" le 10 juillet 1858 à 41 ans un peu plus d'un an après son arrivée.